janvier 28
la tension monte autour du photovoltaïque
La centrale solaire du Parc des expos de Bordeaux, la plus grande de France avec l’installation de 92 000 m2 de panneaux photovoltaïques, est beaucoup moins rentable que prévu. En effet, le maire de Bordeaux a émis quelques réserves, liées à l’annonce des nouveaux tarifs de rachat par EDF et, surtout, de la possible rétroactivité de leur application. D’autant que les travaux devraient débuter très prochainement.
« La parution ou la non-parution d’un décret rétroactif qui diminuerait le tarif de rachat de l’électricité va être déterminante, car nous avons monté le projet avant le 1er novembre [date à partir de laquelle les projets seraient soumis au nouveau barème] et il reposait sur le kilowatt/heure à 60 centimes. Aujourd’hui, EDF révise le tarif à 42 centimes, je le comprends, mais il n’est pas normal que ce soit rétroactif », explique Alain Juppé. Si le projet ne devrait pas être remis en cause, les recettes générées et destinées à rénover le parc des expositions seraient beaucoup moins attrayantes. Pour le gouvernement, le but de cette baisse des tarifs, qui était attendue, est d’éviter l’effet d’aubaine. Le ministère de l’Ecologie a par ailleurs remis en cause les projets d’ombrière sur les parkings, soit précisément ce qui est prévu au Parc des expos. Alain Juppé a pris contact avec Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, pour éclaircir ce point.
A la chambre d’agriculture de Gironde, on est également dans l’expectative. Depuis quelques mois, elle incitait les agriculteurs à se lancer dans la production d’énergie pour s’assurer des revenus complémentaires. Mais là aussi, la donne a changé. « Le prix de rachat est passé de 60 centimes à 42 ou, au mieux, à 50, ça fait tout de même une baisse de 15 % », regrette Philippe Bourdens, chef du service environnement à la chambre d’agriculture. Ce qui est dommage puisque la Gironde avait réuni 29 dossiers et la Dordogne près de 50. « Initialement, le retour sur investissement était possible en dix-douze ans et, désormais, il dépassera les quinze ans, regrette-t-il ; ce n’est pas le coup de grâce, mais c’est beaucoup moins incitatif surtout que l’efficacité des panneaux diminuerait au bout de vingt ans… » Philippe Bourdens compte désormais sur la baisse des prix des panneaux solaires. W